
Quand il s’agit du sommeil de l’enfant, tout le monde a sa petite idée. Souvent, l’argument massue est « tu sais, moi aussi, j’ai eu un enfant et, à mon époque, on [mettez l’argument que vous voulez]. Aujourd’hui, il va très bien ! » Merci du conseil ! Mais, à cette époque avions-nous toutes les connaissances actuelles sur le fonctionnement du sommeil chez l’enfant ? Et, pour quelles raisons, sous prétexte que c’était comme ça avant, sommes-nous obligés de faire la même chose que les générations précédentes ? La docteur Rosa José met un grand coup dans la fourmilière avec son best-seller Dormir sans larmes – Les découvertes de la science du sommeil de 0 à 6 ans. Elle nous invite à repenser notre positionnement face au sommeil du tout-petit avec bienveillance.
3 parties pour mieux accompagner notre enfant dans les bras de Morphée
Divisé en trois parties, le livre Dormir sans larmes permet d’appréhender le sommeil de l’enfant de 0 à 6 ans en prenant le recul nécessaire pour arrêter d’imaginer que l’enfant fait exprès de nous embêter :
- s’informer : ici, l’auteure fait le point sur ce qu’il faut savoir concernant le sommeil de l’enfant (processus évolutif et organisation des phases de sommeil) et son âge (de la période prénatale aux 6 ans de l’enfant) ;
- évaluer : il s’agit de savoir s’il y a vraiment un problème et de (re)connaître les troubles du sommeil ;
- intervenir : cette partie explique ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il faut faire.
Bref, ce livre est un « manuel » à mettre entre les mains de tous les parents perdus face à toutes les injonctions liées au sommeil de leur enfant !
Chaque enfant est différent !
Le docteur Rosa Jové rappelle, tout d’abord, qu’avant 3 mois, l’alimentation du nourrisson est à la demande : c’est essentiel pour son développement. Il ne faut pas imposer d’horaires de repas, quoi qu’en disent certains « professionnels » de l’enfance. De plus, le cycle du sommeil à cet âge est de 50 minutes environ. Ainsi, les réveils sont fréquents pour éviter l’hypoglycémie : c’est aussi important pour maintenir la lactation de la mère.
Entre 4 et 7 mois, tous les bébés se réveillent dans la nuit. Ce qui diffère c’est que certains bébés arrivent à se rendormir seuls, d’autres pas. À cet âge, le nombre d’heures de sommeil est compris entre 10 à 15 par jour. Donc il y a des bébés petits dormeurs et des bébés gros dormeurs. Pas de panique !
Rosa Jové rend compte aussi d’une étude réalisée en 1979 par Thomas E. Anders en 1979 qui fut mal interprétée. Ce dernier disait en fait que, lorsqu’un bébé de 9 mois fait une nuit, cela signifie qu’il ne se réveille pas entre minuit et 5 heures du matin. Nous avons retenu « un enfant de 9 mois fait ses nuits » (sous-entendu comme un adulte l’entend !).
Selon l’auteur, il faut aussi (surtout) relativiser toutes les moyennes que l’on peut lire dans les « manuels » sur le sommeil. Ce qui compte, c’est que l’enfant soit en forme. Comme elle le dit si justement, les enfants peuvent dormir et non doivent dormir. Ce ne sont que des fourchettes !
Et si on dressait nos enfants à dormir ?
C’est un peu provocateur comme titre ! C’est volontaire. Quelle que soit la situation, les méthodes de dressage ne devraient même pas être conseillées. Ces méthodes de dressage génèrent du stress chez l’enfant. De plus, les pourvoyeurs de ces méthodes transforment en problème ce qui n’est qu’une situation normale : jusqu’à 6 ans, le sommeil n’est pas un acquis. Notre culture idéalise les nuits de sommeil.
Toutes ces méthodes pour apprendre aux enfants à dormir seuls apparaissent dans les années 1950. En fait, ces méthodes de dressage n’apprennent pas à dormir : elles provoquent simplement un choc émotionnel. D’ailleurs, elles marchent mieux chez les petits-enfants, car ils sont plus sensibles aux chocs. Attention donc aux conséquences à court, moyen et long termes : anxiété, dépression, trouble de l’attachement…
Ces méthodes de dressage ne sont que les manifestations de l’adultisme : il faut surtout arrêter avec cette idée que les enfants nous manipulent.
Les solutions pour améliorer le sommeil de nos enfants
La docteur Rosa Jové prescrit l’intervention selon la nature :
- l’allaitement ;
- le cododo autant pour le bébé que pour les parents ;
- l’esprit d’ouverture envers l’enfant.
Elle recommande aussi de passer du temps avec son enfant. En effet, contrairement à ce que nous pouvons entendre de toute part, ce n’est pas la qualité du temps (par nature, le temps consacré par les parents à leurs enfants est de qualité) mais la quantité ! C’est d’ailleurs pour ça que, dans de nombreuses sociétés, le portage fait partie du quotidien des parents et des enfants. En fait, être ensemble sans rien faire de particulier est aussi, voire plus, important que la « qualité » du temps.
À retenir pour dormir sans larmes
Tout d’abord, le nombre de siestes dans la journée évolue :
- à partir de 6 mois, votre bébé peut vouloir en faire que 2 ;
- à partir d’un an, il peut vouloir en faire qu’une seule.
Même si, généralement, on estime que ce sont deux siestes par jour jusqu’à l’entrée en école maternelle, il convient donc d’éviter de s’enfermer dans des normes au risque de transformer les siestes en moments pénibles pour toute la famille.
Ensuite, le temps moyen d’endormissement est de 15 minutes environ. Ainsi, tous les bébés ne s’endorment pas aussitôt posés dans leur lit : affirmer le contraire est encore un mythe ! Une luminosité faible, peu de bruits, des activités calmes, une température comprise entre 16 et 18°C favorisent aussi l’endormissement de bébé (et aussi des adultes !).
Connaissez-vous aussi le concept du « 4e trimestre » ? En fait, les bébés humains sont des prématurés : ils ont besoin de prolonger la sensation de la vie in utero, de se sentir protégés après leur naissance. Ce 4e trimestre peut durer jusqu’à 18 mois chez certains enfants.
Enfin, respectez les besoins de l’enfant : seul lui sait ce dont il a besoin. Méfiez-vous aussi des méthodes toutes faites !
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