Sauve-toi, la vie t’appelle – Boris Cyrulnik

Boris Cyrulnik

Dans Autobiographie d’un épouvantail, Boris Cyrulnik faisait le récit de personnes blessées par la vie qui ont su se réparer. Ces récits de résilience, ce retour à la vie, m’ont donné envie de lire d’autres livres de cet auteur sans jamais trouver l’occasion. Pourtant, lors de la sortie de Sauve-toi, la vie t’appelle en 2012, je savais que je tenais là l’une de mes futures lectures. En effet, il est des livres que nous mettons sur une liste, que je mets en « souhait » sur Priceminister. En décembre, ce souhait est réapparu et je l’ai commandé.

Un témoignage bouleversant de Boris Cyrulnik

Boris Cyrulnik a deux naissances :

  • la première dont il ne conserve aucun souvenir, sa naissance biologique le 26 juillet 1937 ;
  • la seconde qui marque la naissance de son histoire, son arrestation en pleine nuit durant la seconde guerre mondiale alors qu’il n’est qu’un petit garçon.

Ainsi, dans son autobiographique, Boris Cyrulnik raconte son histoire à partir de cette seconde naissance : fuir, se cacher, se taire, faire le pitre, se reconstruire… La fin de la guerre l’a confronté aux enjeux de l’évocation de ces événements, partager entre le théâtre intime et l’impossible récit.

Faire le récit de sa vie, ce n’est pas du tout exposer un enchaînement d’événements, c’est organiser nos souvenirs afin de mettre de l’ordre dans la représentation de ce qui nous est arrivé et c’est, en même temps, modifier le mental de celui qui écoute. Le sentiment qu’on éprouve après un récit de soi dépend des réactions de l’autre : que va-t-il faire de ce que j’ai dit ? Va-t-il me tuer, me ridiculiser, m’aider ou m’admirer ? Celui qui se tait participe au récit de celui qui parle.Boris Cyrulnik

Une quête de la réalité

Puis vient le temps de parler, de se libérer, d’écouter les témoins de son histoire. Boris Cyrulnik se rend compte aussi des incohérences entre ses souvenirs et la réalité des faits. Son expérience est aussi une mise en lumière du décalage entre un épisode vécu et le regard de l’autre. Comme professionnel de la neuropsychiatrie, il apporte aussi un éclairage scientifique des mécanismes de la mémoire.

J’ai conclu que toute mémoire, tout récit de soi est une représentation de son passé. Mais on n’invente pas à partir de rien, on ne peut rien raconter si l’on n’a rien vécu. Il faut du vrai pour fouiller dans sa mémoire et trouver de quoi en faire une représentation, au théâtre de soi.Boris Cyrulnik

Un livre universel

Avec Sauve-toi, la vie t’appelle, Boris Cyrulnik offre un texte vibrant, empreint d’humanité. Auteur de nombreux livres sur la résilience, il témoigne pour la première fois de son propre parcours de résilient. Son talent dans la mise en mots de son histoire participe aussi à la puissance de ce livre. Son expérience trouve un écho en chacun de nous quelle que soit notre vie. Une fois commencé, Sauve-toi, la vie t’appelle happe le lecteur qui n’a qu’une envie : écouter cette belle leçon de vie.

Pour en savoir plus sur cette période

Deux récits en suspension