Sport européen à l’épreuve du nazisme

CHRD Lyon sport à l'épreuve du nazisme

Amateur d’histoire ou amateur de sport ? Le Centre d’histoire de la résistance et de la déportation propose jusqu’au 29 janvier 2017 une exposition passionnante sur le sport à l’époque des régimes autoritaires.

Le sport, une arme au service des régimes autoritaires

De l’Italie fasciste à l’URSS stalinienne en passant inévitablement par l’Allemagne nazie, le sport est une arme de propagande pour glorifier le régime à l’étranger et pour renforcer la cohésion nationale. Grâce à l’exposition « Le sport européen à l’épreuve du nazisme » au CHRD, on apprend que, sous Mussolini, les inaugurations des stades avaient lieu seulement le 28 octobre, jour anniversaire de la marche sur Rome. D’ailleurs, dès leur arrivée au pouvoir en Allemagne en 1933, les nazis entreprennent une politique de nazification de la culture sportive et des organisations sportives. Ils utilisent aussi le sport à des fins racialistes en excluant les Juifs et les Tsiganes des clubs et championnats allemands. Dans Mein Kampf paru en 1924, Adolf Hitler disait déjà que le jeune Allemand devait « entre mince et élancé, agile comme un lévrier, résistant comme le cuir et dur comme l’acier de Krupp » : le sport était le moyen d’atteindre ces qualités.

Le sport, une arme pour humilier

Le sport a aussi servi le processus de déshumanisation. Au cours de l’exposition, nous apprenons que les Juifs du ghetto de Lublin ont dû construire un terrain de sport et un complexe nautique pour la SS sur le cimetière de leur ancêtre. Citant aussi le roman autobiographie de Georges Perec W ou le souvenir d’enfance, l’exposition présente aussi les simulacres de courses auxquelles étaient soumis les détenus : survivaient seulement ceux qui gagnaient…

Un hommage aux sportifs victimes du régime nazi

Riche en explications, en documents d’archives, en vidéos, cette exposition permet aussi de découvrir les parcours de sportifs durant cette période sombre de l’histoire du XXème siècle :

  • les Lyonnais Tony Bertrand et Tola Vologe ;
  • Sim Kessel, champion de boxe, survivant à Auschwitz grâce à la solidarité sportive inattendue d’un sous-officier SS lui-même boxeur ;
  • Luz Long, prototype du parfait Aryen : arrivé deuxième à l’épreuve du saut en longueur lors des JO de 1936 à Berlin, il  est le tout premier à féliciter Jesse Owens, afro-américain, après sa victoire olympique au saut en longueur. En bravant le parti nazi, il signe sa disgrâce mais conservera une profonde amitié pour Jesse Owens à qui il écrira régulièrement jusqu’à sa mort en 1943.

Vidéo de présentation de l’exposition

Le saviez-vous ?

Avec la Carte Musées, vous pouvez visiter en illimité les expositions permanentes temporaires de six musées lyonnais : le Musée d’Art Contemporain, le Musée des Beaux-Arts, le Musée Gadagne, le Musée de l’Imprimerie, le Musée de l’Automobile Henri Malartre et le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation.

Informations pratiques

14, avenue Berthelot
69007 LYON
04 78 72 23 11
Tarifs : 6 € / 4 €

Pour savoir plus sur cette époque

1944 : destruction des ponts de Lyon