Balade urbaine sur les pentes de la Croix-Rousse

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Murs des Lyonnais

Il y a plusieurs années, j’ai conçu un itinéraire de balade à Lyon pour faire découvrir les secrets de la capitale des Trois Gaules. Embarquement immédiat pour une visite des pentes de la Croix-Rousse !

Au programme :

Histoire des pentes de la Croix-Rousse

Quartier emblématique de Lyon, la Croix-Rousse est à la fois le témoin de l’histoire du travail de la soie et des luttes ouvrières des Canuts. Même les métiers à tisser ont été depuis remplacés par des boutiques de créateurs et créatrices, les pentes de la Croix-Rousse gardent les traces de son passé.

Les pentes de la Croix-Rousse

Avant de partir à la découverte des pentes de la Croix-Rousse, je vais tout de même vous parler de ce quartier. À Lyon, il y a trois quartiers historiques :

  • la colline de Fourvière, appelée la colline qui prie
  • la colline de la Croix-Rousse, appelée la colline qui travaille
  • la Presqu’île, lieu où l’on gagne de l’argent

La Croix-Rousse est la destination du jour. C’est le bastion des Canuts, les ouvriers de la soie. Attention, il ne faut pas confondre à Lyon les pentes de la Croix-Rousse et le plateau de la Croix-Rousse : ce sont deux quartiers bien différents. Donc les pentes de la Croix-Rousse… Le tissage de la soie est un élément important de son histoire. C’est sous l’impulsion de Napoléon Ier que Lyon devient le lieu de production du velours et de la soie. La fabrication de soierie relance l’économie lyonnaise avec près de 80 000 personnes dans le secteur, soit la moitié de la population.

Le métier à tisser Jacquart

Le métier à tisser inventé par Jacquard en 1801 (dont un exemplaire est présenté au Musée des Confluences) a révolutionné le secteur. Cette innovation a permis de passer de 2 ouvriers à 1 ouvrier par métier. Elle a été mal perçue par les tisseurs qui craignaient d’être mis au chômage. Il y a eu de nombreuses révoltes. Le métier à tisser a aussi une influence sur l’aménagement des logements. En effet, un appartement de Canut a une grande hauteur sous plafond pour accueillir les métiers à tisser (environ 4 mètres), une mezzanine pour la chambre avec, en dessous, la cuisine. Ces duplex sont aussi des appartements très lumineux.

Les traboules des pentes de la Croix-Rousse

Dernière particularité des pentes de la Croix-Rousse : les traboules ! Ces raccourcis ont eu deux fonctions dans l’histoire du quartier :

  • protéger les rouleaux de soie lors des trajets en passant par des passages couverts
  • utiliser par la Résistance. Ce réseau couvert était parfait pour apporter des documents aux imprimeries clandestines, aller à un rendez-vous, déposer un colis, semer un suiveur de la Gestapo

D’ailleurs, durant cette balade urbaine sur les rues en pentes de la Croix-Rousse, vous emprunterez de nombreuses traboules.

Promenade urbaine sur les pentes de la Croix-Rousse

  • Pour commencer la balade dans les rues et traboules des pentes de la Croix-Rousse, rejoignez la place des Terreaux (le plus simple est de prendre le métro jusqu’à Hôtel de Ville).
  • Traversez la place en direction de la Saône et bifurquez à droite pour emprunter la rue Sainte-Marie-des-Terreaux. Arrivé à l’angle de la rue Sainte-Catherine (appelée la rue de la soif en raison de la densité de bars dans la rue), tournez à gauche. Remontez la rue, puis continuez tout droit sur la rue de la Martinière. Vous arrivez à la fresque des Lyonnais. Réalisée par la Cité de la Création, cette fresque représente les 30 personnalités qui ont « fait » Lyon. Plus on grimpe dans les étages, plus on remonte le temps. Vous y croiserez l’Abbé Pierre, Pierre Pivot, Paul Bocuse, l’empereur Claude.
  • Tournez à droite dans la rue Pareille. Au croisement avec la rue Sergent Blandan, tournez à droite jusqu’à la place Sathonay où se situait l’ancien couvent bénédictin de la Déserte.
  • Rejoignez l’amphithéâtre des Trois Gaules en empruntant la montée de l’amphithéâtre, encadrée par deux en bronze. Vous traversez la rue du Jardin des Plantes, puis la rue Burdeau. Au niveau de cette ruelle, fut découverte la Table Claudienne en 1568. Ces plaques de bronze reproduisent le discours de l’empereur Claude prononcé devant le Sénat romain en 48 de notre ère en faveur des élites gauloises. Elle est aujourd’hui exposée à Lugdunum, le musée romain situé sur la colline de Fourvière.
  • Continuez votre montée et traversez la rue Lucien Sportisse. Arrêtez-vous quelques instants devant les vestiges de l’amphithéâtre des Trois Gaules. Sur la colline de la Croix-Rousse, durant l’Antiquité, se situé Condate, centre religieux et politique des Gaules. Chaque année, depuis 12 avant notre ère, les représentants des 60 tribus gauloises (Gaules lyonnaise, belge et narbonnaise) se réunissaient dans le Sanctuaire des Trois Gaules pour exprimer leurs doléances et leur fidélité à l’Empereur romain. En 19 de notre ère commence la construction de l’amphithéâtre pour accueillir des jeux à l’occasion de la réunion. Plus de 20 000 personnes pouvaient tenir dans l’enceinte du bâtiment. C’est le plus grand de Gaule (143,3 mètres de long pour 117,4 mètres de large). Sa mise au jour est récente. Tout d’abord, lors des fouilles de 1818-1820, les archéologues crurent que c’était une naumachie (pour les combats navals) : ils rebouchèrent les fouilles. L’édifice a souffert des aménagements urbains du XIXe siècle. En 1956, les fouilles reprennent : une dédicace découverte en 1958 permet d’identifier ce lieu comme étant l’amphithéâtre. Aujourd’hui, il n’en reste moins de la moitié.
  • Longez le site via la montée de l’amphithéâtre jusqu’à la rue des Tables Claudiennes. Tournez à droite sur cette rue. Vous allez croiser la Montée de la Grande Côte. Axe majeur des pentes de la Croix-Rousse, elle relie le plateau de la Croix-Rousse à la place des Terreaux. Elle arrive sur la rue des Capucins, le quartier des négociants.
  • Continuez sur la rue des Tables claudiennes jusqu’à la rue Capponi sur votre gauche. Grimpez pour rejoindre la rue Imbert Colomès. Tournez ensuite à droite sur cette rue. Au niveau de la rue Pouteau, tournez à gauche, puis tournez quelques mètres plus loin à droite sur la rue Diderot. Vous arrivez sur la place Colbert.

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Cours des Voraces

  • Entrez au 9 place Colbert : vous avez devant vous la Cour des Voraces. Cette célèbre traboule lyonnaise se compose d’un escalier droit à la française et de ses galeries en fer forgé. Construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle, il a une importance historique dans l’histoire de la révolte des Canuts. Continuez votre exploration en descendant les escaliers : vous arrivez sur un petit passage dallé. Vous avez deux sorties possibles : à gauche, vous rejoignez la montée Saint-Sébastien ; à droite, vous sortez au niveau de la rue Imbert Colomès. C’est par là que vous devez aller.
  • Une fois sur la rue Imbert Colomès, traversez pour emprunter la traboule en face de vous (il y a une indication en rouge au niveau de la porte). Vous allez arriver au niveau de la rue des Tables Claudiennes. Tournez à droite pour rejoindre la place Chardonnet. Tournez à gauche pour la traverser et continuez votre descente des pentes de la Croix-Rousse en empruntant la volée d’escaliers pour arriver sur la rue Burdeau. Faites quelques mètres et tournez à gauche sur le passage Mermet. Vous arrivez sur la rue René Leynaud.
  • Située à votre droite, l’église Saint-Polycarpe garde les stigmates de la Révolution française. Les pilastres cannelés de sa façade du XVIIIe siècle comptent deux impacts des boulets de canon. Si vous voulez en savoir plus sur cette période de l’histoire de Lyon, je vous recommande de visiter l’ossuaire des Brotteaux.
  • Prenez la rue Abbé Rozier jusqu’à la place du Forez. Sur la place, tournez à gauche sur la rue des Capucins jusqu’à la place Croix-Paquet.

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Cours des Moirages

  • Entrez au 5 place Croix-Paquet dans la Cour des Moirages. L’ancien quartier des revendeurs de soie est situé sur l’emplacement du couvent des Feuillantines dont les voûtes ont été gardées au rez-de-chaussée de plusieurs édifices de la cour. Traversez la cour pour rejoindre la petite rue des Feuillants. Avant de passer le porche de sortie, essayez d’ouvrir le porte située à votre gauche (parfois cela fonctionne !) pour admirer l’escalier droit au XVIIe siècle faisant partie du couvent.
  • Tournez à droite pour rejoindre la rue du Griffon qui vous ramène jusqu’à la place des Terreaux.

Comptez environ 2 heures de balade sur les pentes de la colline.

Que faire après la visite du quartier de la Croix-Rousse ?

Une fois de retour en bas des pentes de la Croix-Rousse, vous pouvez poursuivre votre exploration de Lyon en commençant par le musée des Beaux-Arts. C’est la plus collection en France, après celle du Louvre. Pour les détenteurs de la Lyon CityCard 24h/ 48h/ 72 h/ 96 h, pass culture et loisirs de l’office de tourisme, le billet d’entrée est gratuite.

Une autre des attractions du quartier est la Fresque des Lyonnais, située au niveau de la rue de la Martinière, sur les quais de la Saône. Ce mur représente les 30 personnalités qui ont marqué l’histoire de Lyon. Vous pouvez ensuite continuer votre visite de Lyon en traversant la Saône et découvrir le quartier historique du Vieux-Lyon.

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