Vous qui vivez en toute quiétude

L’été est souvent une période propice à la lecture mais, cette année, je ne savais pas trop quoi lire. Après avoir regardé le programme 2016 en Culture générale au BTS dont l’un des thème est « Je me souviens », j’ai décidé de lire enfin un classique sur la seconde Guerre mondiale : Si c’est un homme de Primo Levi.

Nous savons d’où nous venons : les souvenirs du monde extérieur peuplent notre sommeil et notre veille, nous nous apercevons avec stupeur que nous n’avions rien oublié, que chaque souvenir évoqué surgit devant nous avec une douloureuse netteté.Primo Levi

Comme j’ai pu repousser durant des années la lecture de ce livre ! Je me souviens d’avoir lu des extraits dans les manuels d’histoire quand j’étais lycéenne et quand j’ai commencé à enseigner l’histoire. Pourtant, j’ai longtemps eu un rapport attraction – répulsion. Le témoignage de Primo Levi me faisait peur. Qu’allait-il décrire ? Qu’avait-il vécu ?

Primo Levi y raconte son expérience, son quotidien à Auschwitz. Il explique l’organisation et la lutte pour suivre dans les camps d’extermination : la faim, le froid, les humiliations, la mort. Il démontre tout le processus de déshumanisation mis en place dans les camps.

Mais Lorenzo était un homme : son humanité était pure et intacte, il n’appartenait pas à ce monde de négation. C’est à Lorenzo que je dois de n’avoir pas oublié que moi aussi j’étais un homme.Primo Levi

La forme de son récit ? Le ton neutre. Comme il l’explique dans l’appendice datant de 1976, il a « délibérément recouru au langage sombre et posé du témoin plutôt qu’au pathétique de la victime ou à la véhémence du vengeur » car il pensait que ses « paroles seraient d’autant plus crédibles qu’elles apparaîtraient plus objectives et dépassionnées. »

J’ai fermé ce livre avec une certitude. Oui, il faut le lire.

Auschwitz
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